Levavasseur-Antoinette vii                  

Levy-Besson 200 ch

année 1915 Ling-temco-vought-A-7 corsair

Vue d'un hydravion Levy-Besson 200 ch (origine : L'aviation maritime française pendant la Grande Guerre - ARDHAN - SHAA/Fouqué) Vue d'un hydravion triplan de surveillance côtière Levy-Besson 200 ch, Saint-Raphaël, 1918. Cet appareil, peu apprécié par les équipages, fut principalement employé par le Centre d'Aviation Maritime, CAM de Tréguier (la Roche Rouge, Plouguiel, bordure du Jaudy), Bretagne, France. Cette unité a compté jusqu'à huit appareils de ce type.

Marcel Besson (1889-1937), était un ingénieur de marine qui, constatant l'absence d'un matériel adapté dans l'aéronautique navale, se lança dans l'étude d'un hydravion à la fin de l'année 1914. Effectivement, en août 1914, ce secteur de la marine, ne disposait que de quelques hydravions à flotteurs disparates, et de moins d'une vingtaine de pilotes brevetés, et allait avoir en charge, la surveillance côtière dans certaines zones, en Manche, dans l'Atlantique, et en Méditerranée. L'ingénieur Besson avait auparavant dessiné un monoplan de structure métallique et de plan type canard, désigné H-1. Ce modèle construit en 1910, chez Louis Clément, avait été présenté à l'Exposition internationale de la Locomotion Aérienne de Paris en 1911. Il avait été suivi du Besson H-2 présenté à l'Exposition en 1912, et testé par les militaires, à Reims-Bétheny. L'ingénieur avait aussi fondé après la Première Guerre mondiale, la Société de Constructions Aéronautiques et Navales qui portait son nom.

Des brevets Denhaut furent vendus en octobre 1913, par Henry Lévêque (resté seul depuis le départ en avril de Jérôme Donnet), à Louis Schreck et Marcel Besson, et ce dernier put proposer, au début de l'année 1915, un hydravion à coque de type triplan, doté d'un moteur Renault de 95 ch entraînant une hélice propulsive. Trop lent, il fut suivi d'un modèle d'architecture identique, mais équipé d'un propulseur Renault de 150 ch. Le prototype atteignit lors des essais une vitesse de 115 km/h, mais trop lourd, il ne fut pas retenu par les autorités. A la fin de l'année 1916, l'appareil fut doté d'un moteur Hispano-Suiza de 180 ch, et cette machine retint l'attention de la Marine. Pour finir, l'hydravion à coque fut équipé d'un moteur Hispano-Suiza de 200 ch. Testé avec succès sur la Seine, à Argenteuil, puis évalué par la C.E.P.A. (Commission d'Etudes Pratiques d'Aéronautique) à Saint-Raphaël au début de l'année 1917, il fut l'objet d'une première commande pour dix exemplaires passée par la Marine nationale. Les ordres d'achat suivants portèrent sur quinze autres machines, puis 90 supplémentaires fin novembre 1917, et finalement 250 autres au début de l'année 1918.

Ne disposant pas d'installations suffisantes dans ses ateliers de Paris et Boulogne-sur-Seine pour assurer la production, Marcel Besson s'associa en 1916, avec Léon Georges Lévy qui possédait une usine rue Michel-Carré, à Argenteuil, et une société en nom collectif fut crée. Cependant, la construction des hydravions fut plus compliquée et plus longue que prévu, aussi les premiers exemplaires ne parvinrent dans les Centres d'Aviation Maritime (CAM) qu'à partir de mars 1918. De plus, les machines se révélèrent instables sur le plan latéral, et plusieurs furent victimes d'accidents, aussi les Donnet-Denhaut 200 ch et les Tellier 200 ch leur furent préférés. Les hydravions furent cependant livrés aux CAM de Bayonne, Boulogne-sur-Mer, Sète, Cherbourg, La Penzé (Saint-Pol-de-Léon, Finistère), Le Havre, Saint-Raphaël, Toulon, et Tréguier. Il semble que seul ce dernier centre ait réellement employé l'hydravion. Finalement, à la fin de la Première Guerre mondiale, la Marine nationale comptait environs 210 machines de ce type dans ses effectifs, mais seule, une très petite quantité était opérationnelle.

Le triplan Levy-Besson 200 ch était un hydravion de reconnaissance et patrouille maritime, d'une capacité de deux places. Il était de type coque, et son plan d'aile comportait un élément médian d'une envergure supérieure aux plans bas et haut. Le moteur entraînant une hélice propulsive bipale était monté en position centrale, au niveau du plan médian. L'armement comprenait une unique mitrailleuse Lewis de calibre 7,7 mm, pouvant être montée sur tourelle dans le poste avant, et la charge de bombes atteignait environ 100 kg (deux charges marines de type F de 52 kg). Les coques, inspirées d'un travail de dessins et calculs réalisés par Robert Duhamel pour le compte de Marcel Besson, furent précisement construites en série chez le constructeur de canots automobiles Despujols, Victor Despujols, (1879-1955), installé dans l'île de la Jatte (Seine), et concurrent d'Alphonse Tellier (vue, canot rapide, Neuilly-sur-Seine, mars 1914, Agence Rol).

Léon Georges Lévy (1891-1953) était un banquier passionné d'aviation, et plus tard grand collectionneur d'art. Il fut d'abord constructeur de canots de compétition et d'hydro-aéroplanes dans son usine d'Argenteuil. Vers l'année 1915, il investit, avec son frère Jacques Pierre Lévy, dans le domaine des hydravions, lorsque la marine nationale française cherchait des appareils qui n'auraient pas les défauts des F.B.A. utilisés par les marins depuis février 1915. Après l'association avec Besson, avec l'aide de l'ingénieur de la marine Maurice Blanchard et de l'ingénieur Maurice Jules-Marie Le Pen, ancien du motoriste Gnome, il put poursuivre la fabrication d'hydravions. Après les premiers appareils produits, des Donnet-Denhaut destinés à la Marine nationale, puis les triplans Levy-Besson, une autre réalisation de la société fut le grand hydravion biplan à coque Levy-Le Pen HB2 livré à partir de juin 1918, et resté officiellement dans la marine nationale, jusqu'en 1926.


Sources partielles : Flying Boats and Seaplanes since 1910 - Kenneth Munson (ISBN 0-7137-0537-X), L'aviation maritime française pendant la Grande Guerre - ARDHAN (ISBN 2-9133-4400-3), site web Hydro rétro - Gérard Hartmann, et Gallica.

LEVY-BESSON 200 CH  
Moteurs(s)/Engine(s)   1 moteur à pistons de 200 ch                Hispano-Suiza 8Bc                                 
Envergure/Span 14,40 m (47 ft 2.9 in) Longueur/Length 9,06 m (29 ft 8.7 in) Hauteur/Height 4,00 m (13 ft 1.5 in) Poids total/Weight 1.800 kg (3,970 lb) 
Vitesse/Speed 140 km/h (90 mph)                   Plafond/Ceiling 3.500 m (11,480 ft)  Autonomie/Range                      Endurance/Endurance 3 heures 15 minutes 


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