Dassault-Mirage iii          

Dassault Mirage IV

juin 1959 Dassault-Mystere/falcon 10

Vue d'un Mirage IV A (origine : Bombers, encyclopaedia of world aircraft - Kenneth Munson) Vue et plan d'un Mirage IV A du Commandement des Forces Aériennes Stratégiques de l'Armée de l'Air, équipé d'une arme nucléaire (fission au plutonium) à chute libre de soixante kilotonnes.

Le bombardier stratégique Mirage IV faisait partie du programme de dissuasion nucléaire voulue par le président français Charles de Gaulle. Le terme Force de frappe, également appliqué, correspondait à la désignation de l'ensemble des systèmes d'armes nucléaires dont la France disposait. Cet appareil permit à ce pays, à partir de la fin de l'année 1964, de transporter ses armes nucléaires par ses propres moyens. Le Mirage IV, capable d'atteindre une vitesse de Mach 2.0, et d'un rayon d'action moyen, était une variation sur le remarquable thème Mirage III. Le bombardier était un avion nouveau et perfectionné, ayant ses caractéristiques propres, tout en restant une version bimoteur de plus grande taille du chasseur français à aile delta. Les études furent commencées chez Dassault Aviation en 1957, et le vol du premier prototype fut effectué, environ deux ans plus tard, en juin 1959. Les trois avions d'essai qui suivirent, étaient de dimensions légèrement plus grandes, et comportaient diverses améliorations de base.

Vers la fin de l'année 1964, les premiers Mirage IV A, sur la cinquantaine d'exemplaires de production prévus, furent mis en service dans la 92e Escadre du Commandement des Forces Aériennes Stratégiques, les livraisons étant poursuivies dans le courant de l'année 1965, dans la 91e Escadre. Une commande de douze appareils supplémentaires fut également passée en 1965. Ces exemplaires différaient de la machine d'origine sur plusieurs points, incluant le système de contrôle de vol, l'avionique, et des détails de structure, ces éléments devant améliorer les performances en vol à basse altitude. Les améliorations apportées sur ce modèle furent ultérieurement appliquées sur la flotte des bombardiers plus anciens, et il fut envisagé de doter cette variante de réacteurs plus récents SNECMA TF-106 (licence Pratt & Whitney).

Le Mirage IV A transportait deux hommes d'équipage (un pilote et un navigateur placés en tandem dans des cockpits séparés), et son rayon d'action était d'environ 1.850 km. Cependant, il pouvait couvrir des distances beaucoup plus importantes, en étant ravitaillé en vol par des KC-135F (une douzaine de C-135F). L'arme dont il était le porteur à l'origine, était une bombe à fission (bombe A) AN-22 de soixante kilotonnes à chute libre (dotée d'un parachute pour le largage à basse altitude) ou également, une plus ancienne et plus lourde AN-11. Les réservoirs de carburant internes, d'une capacité totale de 14.000 litres, étaient placés dans les ailes, en structure dans le fuselage, et vers l'avant du longeron principal de la dérive. Des réservoirs auxiliaires largables d'une capacité unitaire de 2.500 litres accrochés sous les ailes permettaient d'augmenter l'autonomie. Un radar Doppler AD.2300 de fabrication Marconi fournissait la vitesse sol, et un radar cartographique de bombardement et navigation à antenne plate Thomson-CSF était logé sous un radôme circulaire plat, sous le ventre de l'avion, en avant de la soute à bombe. Ce dernier équipement fut remplacé ultérieurement par un radar Doppler à impulsion Thomson-CSF ARCANA (Appareil de Recalage et de CArtographie pour NAvigation aveugle), sur la variante IV P. Le navigateur disposait d'un détecteur d'alerte radar Thomson-CSF type BF et d'équipements de brouillage, afin d'assurer une protection contre les les missiles à autodirecteur à infrarouge et de contrer les radars des avions d'interception ennemis. Le bombardier pouvait normalement décoller à partir de pistes de 800 mètres, mais il pouvait s'envoler depuis des pistes plus courtes, en utilisant jusqu'à douze fusées JATO (Jet-Assisted Take Off) montées à l'arrière du fuselage.

A partir de 1972, un douzaine d'appareils furent aussi équipés pour emporter une nacelle de reconnaissance CT52, logée dans la soute à bombe, et la désignation Mirage IV R (Reconnaissance) fut appliquée à cette variante. Le système CT52, doté de trois ou quatre appareils de prise de vues photographiques classiques dans le visible et l'infrarouge, était disponible en version BA (Basse Altitude), ou HA (Haute Altitude). Le premier emploi opérationnel de ce système fut effectué au Tchad, en septembre 1974.

Plus tard, durant les années 1980, une petite vingtaine de Mirage IV furent modifiés, baptisés IV P (Pénétration), et dotés d'un pylône central et de l'équipement associé, afin de pouvoir emporter et lancer un missile nucléaire MBDA ASMP (air-sol moyenne portée). Cette arme, de genre missile de croisière, dotée d'un moteur de type statoréacteur à combustible liquide, avait une longueur de 5,38 m, pour un diamètre au centre de 0,38 m, et son poids était d'environ 860 kg. Sa vitesse atteignait Mach 4.0, sa portée était entre 80 km et au maximum 300 km, son guidage était inertiel, et l'ogive nucléaire emportée (TN-80/81), d'un poids allant jusqu'à 200 kg, était d'une puissance largement supérieure à celle de la bombe inerte d'origine. Les bombardiers modifiés pour emporter cette arme furent déployés en 1986. Le retrait du service actif des Mirage IV (des modèles IV P), faisant partie de la force de dissuasion nucléaire française fut totalement réalisé en 2005, le transfert des missions réalisées avec ce bombardier ayant déjà été commencé en 1996, partiellement au profit du plus moderne Mirage 2000.


Plans d'un Mirage IV A (origine : Bombers, encyclopaedia of world aircraft - Kenneth Munson)


- En complément, vue frontale d'un AMD-BA (Avions Marcel Dassault-Breguet Aviation) Mirage IV A, immatriculation F-TFAH, cn 9. Vue de la partie basse de l'appareil avec l'antenne radar et la bombe nucléaire semi-encastrée dans la soute, vue de la jambe du train principal droit avec un réservoir supplémentaire largable, et vue des fusées d'assistance au décollage JATO. Egalement, détail de l'entrée d'air d'un réacteur avec le piège à couche limite et le cône mobile (la souris). Ce dispositif permettait de modifier la position de l'onde de choc par rapport à l'entrée d'air et d'éviter ainsi de perturber le flux destiné au moteur. Musée de l'Air et de l'Espace du Bourget, avril 2019.

Source partielle : Bombers, encyclopaedia of world aircraft - Kenneth Munson.

MIRAGE IV A         
Moteurs(s)/Engine(s)   2 réacteurs de 4700 kgp (6700 kgp avec réchauffe) Snecma Atar 9K-50                                 
Envergure/Span 11,85 m (38 ft 10.5 in) Longueur/Length 23,48 m (77 ft 0.4 in) Hauteur/Height 5,64 m (18 ft 6 in) Poids total/Weight 33.475 kg (73,800 lb)
Vitesse/Speed 2700 km/h à 11000 m          Plafond/Ceiling 20.000 m (65,620 ft) Autonomie/Range 1.240 km (770 miles) Endurance/Endurance                     


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