Avro-694 lincoln          

Avro 696 Shackleton

mars 1949 Avro-701 athena

Vue d'un Shackleton A.E.W.2 (photo : Malcolm Clarke) Vue d'un Shackleton A.E.W.2 de la Royal Air Force (train avec roulette double).

L'Avro 696 Shackleton, entré en service en 1951 dans la Royal Air Force, était dérivé du bombardier Avro Lincoln, lui-même issu du bombardier Lancaster de la Deuxième Guerre mondiale. Appareil maritime à long rayon d'action conçu initialement pour lutter contre les sous-marins soviétiques au cours de la guerre froide (années 1950-1960), il fut employé sous diverses versions pendant quarante ans comme avion de patrouille maritime mais aussi comme plate-forme de détection aéroportée.

La première version reprenait les ailes et le train d'atterrissage du Lincoln, mais le fuselage de conception nouvelle était un peu plus grand et de section plus ronde. Les moteurs étaient des Rolls-Royce Griffon entraînant des hélices contre rotatives, l'armement défensif comprenait deux canons de 20 mm dans le nez au-dessus du logement du radar, deux dans la tourelle dorsale et deux mitrailleuses dans la queue, plus des bombes et charges sous-marines selon le type de mission. Cette version Mk. 1 et 1A fut produite à 77 exemplaires et fut employée de manière opérationnelle lors de la crise de Suez.

Sur la version suivante Mk. 2 entrée en service en janvier 1953, la tourelle arrière fut supprimée, le radar logé dans un radôme étanche et escamotable qui permettait un balayage sur 360°, fut déplacé sous le fuselage arrière, les parties avant et arrière furent allongées et le train renforcé. Après l'adoption du Mk. 2 par le Coastal Command, la tourelle dorsale fut également supprimée.

La version Mk. 3 (référence constructeur Avro 716), dont le premier vol fut effectué en septembre 1955, bénéficiait d'un fuselage agrandi et mieux conçu au niveau du confort de l'équipage, d'une verrière d'habitacle améliorée, et les panneaux de voilure externe dotés d'ailerons plus efficaces recevaient des réservoirs en bout d'aile. Un nouveau train tricycle était également adapté. En 1965, des turboréacteurs Bristol Siddeley Viper furent installés en arrière de chaque nacelle extérieure pour permettre à l'avion de décoller avec une charge plus importante. La capacité interne en armes pouvait d'étendre à neuf mines de fond, trois torpilles autoguidées et une douzaine de bouées sonores (*). En mission d'attaque, une douzaine de bombes d'environ 540 kg pouvait être emportée. Ces machines furent employées par la R.A.F. et le Maritime Command des forces aériennes d'Afrique du Sud.

Le remplacement du Shackleton fut envisagé au début des années 1960, mais malgré l'arrivée du Nimrod en 1969, il fut conservé pour accomplir certains types de missions. Modifié pour accueillir le radar APS-20F monté sur le Fairey Gannet A.E.W. Mk. 3 d'alerte avancée, le Shackleton fut affecté à la détection aéroportée sous la désignation A.E.W.3 (Airborne Early Warning). Douze appareils de ce type furent mis en service en 1971, ils furent employés de 1974 à 1991 en mer du Nord, dans l'océan Arctique et dans l'Atlantique jusqu'à l'arrivée du Boeing E-3 Sentry.

Environ 185 machines furent construites au total, elles remplirent parfaitement leur rôle d'avion de reconnaissance maritime à long rayon d'action, mais furent aussi employées dans d'autres missions comme la détection aéroportée, le bombardement ou le sauvetage en mer.


* Les bouées, larguées par un avion de reconnaissance maritime, sont constituées d'un flotteur contenant un émetteur radio relié par un câble à un ensemble microphone immergé. Le sous-marin rayonne des bruits caractérisés par leur fréquence et leur intensité. Ces bruits rayonnés, ainsi que le bruit ambiant, sont captés par les bouées à des distances variant selon la discrétion acoustique du navire subaquatique. Les informations obtenues sont exploitées à bord de l'appareil de patrouille, qui en tire notamment les éléments de position, de route, et de vitesse du navire. Les bouées sont dites passives quand elles écoutent et retransmettent les bruits rayonnés par le sous-marin, les bouées actives émettent une onde sonore qui permet une mesure de distance par réflexion sur la coque du navire en immersion (principe du sonar, SOund NAvigation Ranging).


Vue d'un Shackleton Mk. 3-3 de la Royal Air Force (train tricycle). Vue d'un Shackleton Mk. 3-3 (photo : Malcolm Clarke)

Vue d'un Shackleton Mk. 3 (origine : Bombers, encyclopaedia of world aircraft - Kenneth Munson) Vue et plan d'un Shackleton Mk. 3 de la Maritime Command South Africa Air Force.
Plan d'un Shackleton Mk. 3 (origine : Bombers, encyclopaedia of world aircraft - Kenneth Munson)

Source partielle : Bombers, encyclopaedia of world aircraft - Kenneth Munson.

SHACKLETON Mk. 3    
Moteurs(s)/Engine(s)   4 moteurs à pistons de 2.455 ch             Rolls-Royce Griffon 57A                           
Envergure/Span 36,53 m (119 ft 10.2 in) Longueur/Length 28,19 m (92 ft 5.8 in) Hauteur/Height 7,11 m (23 ft 3.9 in) Poids total/Weight 45.350 kg (99,980 lb)
Vitesse/Speed 550 km/h à 3600 m            Plafond/Ceiling 8.700 m (28,540 ft)  Autonomie/Range 6.780 km (4,210 miles) Endurance/Endurance                     


Retour partie aviation/return to the airplane part Index  Table des matières/table of contents Avions militaires de la période guerre froide/military aircrafts of the Cold War period