Sommer-Biplan                     

Sopwith 1½ Strutter

décembre 1915 Sopwith-5f.1 dolphin

Vue d'un biplan 1½ Strutter Type 9700 (origine : Bombers 1914-1919 - Kenneth Munson) Vue d'un biplan biplace de bombardement Sopwith Type 9700 (version monoplace dérivée d'un Type 9400 biplace). Wing No. 3 du R.N.A.S., Luxeuil, septembre 1916.

Le Sopwith 1½ Strutter (le nom provient de la disposition inhabituelle de ses mâts d'entre plans en partie centrale) fut largement employé pendant la Première Guerre mondiale par les Anglais, les Français et d'autres forces Alliées pour remplir des missions de chasse, reconnaissance, bombardement, attaque au sol, patrouille côtière, lutte anti sous-marine et reconnaissance photographique. La capacité de ce biplan à remplir correctement toutes ses tâches, malgré, souvent une opposition supérieure en font un avion remarquable. Historiquement, le 1½ Strutter est significatif sur deux points, il fut le premier appareil britannique à être doté d'un mitrailleuse synchronisée tirant vers l'avant efficace, et il fut le premier avion choisi pour équiper la toute première force de bombardement stratégique (attaque des structures militaires d'un pays, de ses usines, de ses moyens de production et de communication, et également de ses villes afin de saper le moral des populations).

Le prototype (numéro 3686), basé sur les concepts techniques de Frederick Sigrist et Herbert Smith et achevé en décembre 1915, était un biplan biplace équipé d'un moteur rotatif Clerget 9Z de 110 ch. Le biplan fut mis en production pour le compte du R.N.A.S. (Royal Naval Air Service) au début de l'année 1916, cette version biplace était répertoriée comme Type 9400 par l'Amirauté. Initialement, le 1½ Strutter était armé d'une mitrailleuse Vickers pour le pilote et d'une mitrailleuse Lewis en poste arrière. Plusieurs systèmes de synchronisation furent installés, l'un des plus commun étant l'excellent mécanisme Scarff-Dibovsky (Frederick William Scarff). Ultérieurement, un montage sur anneau Scarff de l'arme de l'observateur fut adopté en remplacement du montage Nieuport d'origine.

Le 1½ Strutter fut mis en service actif en avril 1916, dans le Wing No. 5 du R.N.A.S. en France et sa première mission fut l'escorte de bombardiers français. Plus tard, dans la même année, il fut employé pour son propre compte, comme bombardier dans le Wing No. 3 du R.N.A.S. Cette unité avait été formée au printemps 1916 avec des avions convertis en monoplaces (Amirauté Type 9700), emportant quatre bombes de 65 livres (environ 29,5 kg) en interne et bénéficiant d'une bonne autonomie au combat. Cependant, au même moment, le R.F.C. (Royal Flying Corps) avait exprimé une forte demande pour des Strutter, avec comme conséquence que le Wing No. 3 ne put mener ses premiers raids qu'au moment de l'été, et n'effectua réellement ses missions qu'à partir d'octobre 1916. Pendant cette période, le Squadron No. 70 du R.F.C. était devenu la première unité équipée de ce biplan, et ses machines furent engagées lors de l'offensive de la Somme commencée le 1 juillet 1916. D'autres commandes furent passées par le War Office, et par la suite, ces biplans furent intégrés dans les Squadrons No. 43 et 45 en France.

Entre 1.400 et 1.500 1½ Strutter furent construits par huit industriels britanniques. Ce total inclut aussi la soixantaine d'avions embarqués sur les navires H.M.S. Argus, Furious, Vindex et d'autres vaisseaux majeurs. Parmi ces derniers avions, quelques-uns furent employés pour d'utiles travaux expérimentaux sur l'atterrissage sur les ponts et les systèmes d'arrêt associés, ainsi que sur le décollage depuis des plates-formes à bord de navires.

Un petit lot de 1½ Strutter (augmenté ultérieurement à plus de cinquante avions) fourni au gouvernement français au début de l'année 1916, fut le prélude d'un vaste programme d'achat comprenant de quatre à cinq mille machines à construire sous licence par des fabricants locaux (Amiot, Bessoneau, Darracq, Esnault-Peterie, Hanriot, de Lesseps, Lioré et Olivier, Morane-Saulnier, Nieuport, Salmson, Sarazin, SABCA, Société anonyme française de constructions aéronautiques et Société anonyme d'applications industrielles du bois, SCCA). Ces biplans (déclinés en trois versions, 1 A2, biplace de corps d'armée, 1 B2, bombardier biplace et B1, bombardier monoplace) furent largement employés dans l'aviation militaire, la plupart des premiers utilisés étant des bombardiers monoplaces. Des machines de construction française furent fournis à trois escadrilles des forces aériennes belges et d'autres furent également envoyées en Russie. Au printemps 1918, la plus grande commande auprès des fournisseurs français fut passée par l'A.E.F. (American Expeditionary Force) qui acheta environ 415 machines, destinées principalement à l'entraînement, mais quelques exemplaires furent mis en service actif. Une trentaine de ces biplans fut ensuite transféré à l'U.S. Navy. Quelques biplans perdus en Hollande furent récupérés et servirent ensuite dans les forces aériennes de ce pays, et quelques autres furent vendus au Japon, en Lituanie et en Roumanie.

Pendant les mois du milieu de l'année 1917, les 1½ Strutter du R.F.C. furent remplacés par des Camel, et de nombreux exemplaires furent remis à la Home Defence pour mener des missions de combat de nuit. Dans ces avions à une place, le pilote occupait le poste arrière, et l'armement comprenait une ou deux mitrailleuses Lewis montées au-dessus du plan supérieur sur un support Foster (rail courbe à profil en I) à la place de la mitrailleuse synchronisée frontale Vickers.

Les Strutter français et britanniques servirent également en Macédoine, Italie et dans la zone de la mer Egée, et au printemps et à l'été 1917, le R.N.A.S. en employa quelques-uns en Angleterre et en Méditerranée pour des missions de patrouille côtière et de lutte anti sous-marine.

Le 1½ Strutter n'était pas un avion facile à entretenir et son moteur Clerget (porté à 130 ch sur les derniers appareils) était sujet à des pannes, mais ce biplan d'une belle apparence avait un bon comportement en vol et eut une impressionnante carrière opérationnelle. Cet avion était de construction traditionnelle, structure en bois avec revêtement entoilé, il comportait deux particularités, des ailes équipées de volets de courbure (aérofreins placés à la base et sur le bord de fuite des ailes basses), qui en en creusant le profil, les rendaient plus porteuses et permettaient à l'avion de voler à de faibles vitesses en sécurité et un plan de queue à incidence variable réglable par le pilote.


Plans d'un biplan 1½ Strutter Type 9700 (origine : Bombers 1914-1919 - Kenneth Munson)


Vue d'un biplan 1½ Strutter (photo : Jane's fighting aircraft of World War I) Vue arrière d'un biplan monoplace Sopwith 1½ Strutter (type de 1916, moteur rotatif Clerget).


Source partielle : Bombers 1914-1919 - Kenneth Munson.

STRUTTER Type 9700  
Moteurs(s)/Engine(s)   1 moteur à pistons de 130 ch                Clerget rotatif 9B                                
Envergure/Span 10,21 m (33 ft 6 in) Longueur/Length 7,70 m (25 ft 3.1 in) Hauteur/Height 3,12 m (10 ft 2.8 in) Poids total/Weight 1.060 kg (2,340 lb) 
Vitesse/Speed 160 km/h à 1980 m            Plafond/Ceiling 3.960 m (12,990 ft)  Autonomie/Range                      Endurance/Endurance 4 heures            


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